samedi 24 septembre 2016

Sur le parvis des cathédrales


Il y a tant d’ailes sur le parvis des cathédrales
que je tombe, oui je tombe,
moi et mes organes brisés.

Je me suis cru plus fort
je me suis cru plus ange
je me suis cru plus elle
mais v’là qu’l’Humanité m’a rattrapé ! ligoté !

Les doutes, les liens, les manques
Les p’tits riens d’aujourd’hui
et les valves à venir

Elle dit parfois qu’elle n’est pas tout à fait partie
puisqu’elle nous songe toutes les nuits
mais j’avoue avec larme
Oui j’avoue avec honte
préférer point du jour
sur nos chairs en mêlée
à ses beaux rêves, ses doux délires

C’est Elle la Romantique…

J’ai pourtant essayé de faire la vie Ailleurs
Là-bas où l’âme fuit la geôle
Hélas les os rappellent

Je me suis cru plus fort
Je me suis cru plus ange
Je me suis cru plus elle
Et je ne suis que l’ombre
l’hypothétique
le rire déchu

C’est Elle la Romantique…

Elle, elle a chassé falaises
et bâti des châteaux
ranimé des cités
que l’on savait perdues
en enterrant l’oubli
Elle, elle sublime les tombes,
les forêts, les vertiges
et marie ciel et mer

Moi qu’ai-je donc fait ?
Attisé deux trois vers
ou soufflé quelques braises
pour sombrer dans les rues
et couler dans la glaise

Je n’ai plus le chemin
de nos peaux à l’écoute
de nos cœurs en écho
de nos yeux goutte à goutte

J’ai l’égo maladroit
des plans sur la comète
qui ne passe pas par là
qui ne file jamais droit

J’ai des filtres sans effet
des plages sans galet
des violons dans la tête
à me rendre cinglé !

J’ai l’espoir du vieillard accroché à son banc

Je trébuche et je tombe! Oui je tombe !
Moi et mes organes brisés

Il y a trop d’Elle sur le parvis des cathédrales

2008


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