jeudi 21 décembre 2017

Muse Fantôme

(En collaboration avec Lucy Dayrone)


C'est parée de sa peau qu'on me voit parader

à petit pas de chat vers le plus grand palais

où pleurent les miroirs d'eau et tous les peupliers


Tandis qu'une clepsydre avide de temps

mais vide de sens compte & raconte…J'attends

Je farde tantôt rouge tantôt noir parfois blanc


Son étreinte me gaine d'un corset d'amour fol

qu'elle se plait à lacer de ses lèvres cabrioles

sous la pluie panachant de perles nos paroles


Soupirs caresses croisés…Mord le nœud puis s'efface!


Alors grandit en moi ANNI-HI-LA-TION

la remise à zéro de mes sens sans raison

qui fait un gouffre de ses disparitions


Séparée de sa peau voici la nuit tomber

mais je sais tant sa chevelure toute emmêlée

de rires de vents d'ouest et d'alpestres nuées


Qu'elle me cortège jusqu'à l'antre du Songe

Là où l'orée des fables sans cesse s'allonge

Là où sommeillent les faunes repus d'oronges 



Soupirs caresses croisés…Mord le nœud puis s'efface! 

Nous chevauchons licornes aux robes de lis

Phœnix resurrecteurs et autres Apophis

Masques flambants rémiges cardinalices


L'aube réinvente la douceur de ses mains

Des jupons à traîne tous tendresse et satin

qui me frôlent ou m'enjôlent à dessein


Un mot créé de toute lettre chuchote-t-elle

unissant à mes doigts ses doigts aquar'ailes

que ceignent deux anneaux devant l'Ethernel


Soupirs caresses croisés…Mord le nœud puis s'efface!


J'embrasse une dernière fois son visage

et déjà le jour aux tristes arrimages

fait d'elle le plus déchirant des mirages


Elle s'estompe peu à peu je maudis le soleil

toutes ces heures de trop assassines veilles

où les scènes se succèdent à jamais pareilles


Alors l'Espoir se meut en plénitude

car Muse donne un Ballet Infinitude

au Grand Théâtre de ma Solitude…

2008



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