EN N[u]AGE

 

Tu renaîtras sans cesse dans mon immensité
Libre
Nue
Tantôt plus blanche que l'Ossuaire
Tantôt plus noire que Guernica

Je porterai ta traîne jusqu'aux extrêmes
Alpes Sierras & Cordillères
Puis tout autour des cimes en pierre
tu danseras l'aurore

Nos corps d'hier

ne seront plus

qu'une lointaine connaissance

chanson confuse

parfum diffus

De la poussière

au fond du coffre

Tu passeras par là

tout doucement

Tu entreras

dans mes chairs bleues

comme un songe d'été

un baiser de flanelle

Si le jour suivant

tu ne veux que pleurer

J'aimerais encore

tes pupilles hydrophiles

et tes sombres dentelles

Ma belle évanescence

Ame du lactescent

Neige brume erre

Fais comme il te plaira

puisque tu tiens notre Infini

tout au creux de tes eaux

Viens donc brouiller mon ciel

Enfume-moi! Volute-moi!

Berce mes veines

dans tes longs bras de gaze

Il faudra remonter rivières

montres anciennes

suivre les escadrons de plume

escorter ces anges de pluie

Ainsi deviendras-tu

l'Eau Rage qui enserre l'eau mer

et déchire l'éther

de ses sabres brisés

A nos légers couchants

j'ôterai les dessous

ferai glisser le drap d'ébène

sur tes plaines

formes érotiques

Nous danserons la nuit

sans plus jamais mourir

24 mars 2009