vendredi 22 décembre 2017

Ce que le short message service ne dit pas


Je dessine un matin, peut-être un zénith ou même une nuit…Je ne sais plus très bien…
Volets clos, persiennes fermées, rideaux tirés. Je dessine du temps où mon nu se blottit contre ton nu.
J'enfouis mon visage dans tes cheveux endormis. Je te respire comme on respire un souvenir de jeunesse, comme on recompose un passé, comme on s'approprie le paradis. Je voudrais capturer tes essences, tes arômes, tes phéromones dans le filet à papillons qui termine mon nez et s'agite, ivre, impatient, presque frénétique!
Je dessine du temps qui toujours nous nargue. Et si c'était le temps qui crayonnait nos corps enlacés dans la pénombre? Et si c'était lui le chasseur d'éphémères? L'artiste irascible qui n'en fait qu'à sa guise?
J'embrasse ta nuque rêveuse avec la légèreté de l'aile tandis que j'effleure d'une main ton bras replié sur l'oreiller.
Je t'enlace, te presse contre mon sein et ta cambrure épouse mon ventre. Mes doigts courent! Mes doigts tournent! Mes doigts valsent sur ta peau ! Petits rats d'opéra amoureux de l'étoile…Ils neigent sur tes vallons! Tu fais chuchoter ces doigts comme la brise fait chuchoter les feuilles des arbres. Chuchoter des alphabets, des escaliers, des tiroirs secrets.
Tu soupires, je m'insinue dans tes songes.
Mes baisers recouvrent ton dos et je souffle sur tes chairs comme on souffle sur des braises pour que renaisse la flamme.
Alors tu te tournes et me souris, paupières encore scellées.
Mes lèvres s'attaquent à tes lèvres, à ton cou, à tes seins qui se soulèvent à peine. Il fait toujours sommeil pour toi et pourtant je sens naître tes frissons telles des vaguelettes.
Je laisse ma langue franchir le rempart de mes dents et voici qu'elle dévale tes pentes! Ivre, impatiente, presque frénétique!
Puis tes fanaux s'allument, m'éclairent de leurs lumières vertes et dévorantes. Est-ce là ton consentement?
Je poursuis ma folle descente, mes jeux de main & de dés sires.
De mémoire d'âme, jamais je n'ai espéré quiconque comme je t'espère. Comment décrire cet état d'urgence et de folie qui secoue mes sens? Tous les matins, tous les zéniths, toutes les nuits n'y suffiraient pas! Il faut se résigner. Il y a des joutes qui se perdent mais on ne peut nous blâmer d'essayer…
Ma chevelure se fait lierre, t'emprisonne. Et ma bouche et mes doigts glissent entre tes jambes. Laisse-toi défaillir! Laisse-moi me délecter de tes moiteurs intimes! Laisse-moi croire qu'il n'y aura plus de temps dans d'autres bras! Laisse-moi oublier tout ce qui n'est pas nous!
Deviens ma dernière fois…

2009


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