vendredi 22 décembre 2017

Histoires de sirènes


Elle rêvait, rêve, rêvera…
Des histoires de sirènes
Pas de celles qui égorgent la nuit
de leurs serres trop blanches
mais de celles qui enjôlent
le cœur trop bleu des matelots

On dit que si la mer est trop salée
C’est parce qu’elles ont trop pleuré
On dit beaucoup de choses à fables
sur celles qu’on entend mais ne voit guère
Leur Chant, parait-il, est à la Musique
ce que l’Ange est au Paradis

On raconte même qu’en l’Antique Ere
elles aussi, possédaient de nobles ailes
à rendre jaloux les Séraphins
Mais parce qu’elles poussaient trop bien la note,
Les Muses, envieuses, arrachèrent leurs plumes
une à une comme on effeuille Marguerite
Et de leurs pennes firent des diadèmes perlés de sang

Ainsi déchues, beaucoup devinrent rochers
puis lentement moururent
Les autres se jetèrent du haut des falaises
et aux Abysses se réfugièrent
Appelez les Filles de Neptune, Néréides, Ondines
ou comme il vous plaira

On dit qu’elles ont gardé de leur passé
d’angéliques visages sertis d’incroyables cheveux
qu’elles se plaisent à peigner au clair de lune
sur des écueils filant au gré des courants
De longues chevelures plus mouvantes que les vagues 

Aujourd’hui elles n’espèrent des étoiles
qu’un reflet prisonnier des flots
et leurs yeux dérivent vers les cieux perdus 

On dit que leurs écailles scintillent davantage
qu’Océan & Au-delà
On dit qu’il ne faut point les approcher
sous peine de succomber
Quiconque les frôlera devra mourir d’amour !
C’est ce que disent les Légendaires 

On se souvient du Grec accroché à son mât
et de ses hommes aux ouïes cachetées de cire
On se souvient du triste conte danois
et d’autres illusions latines

Je n’ai pas oublié
Bermudes est en Janvier
La tombe du Poète sous la pluie
Non je n’ai pas oublié
les histoires extraordinaires
Dont elle peuple mon cœur
Comme si nous rêvions du même rêve
Et le sable voyage sur un air atlantique
de la plage à ces pages
qu’elle ne cesse d’écrire

Quelques grains dans la reliure
La plus belle des aventures
Comme si nous rêvions du même rêve

J’imagine sa jambe que le songe
Viendra encrer tantôt
C’est pour elle que j’écris ce soir
Et mes yeux dérivent vers les cieux retrouvés

Je la veux Promesse, elle me veut Sirène
Elle me veut Océan, je la veux Au-delà


2009



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