vendredi 22 décembre 2017

Si elle m'était contée...


J'entends parfois sonner les cloches
sous les flots calmes de la baie
Résonnent encor bourdons fantoches
nos corps pris à la dérobée

Près d'une chapelle surgie des sables
tu parles si joliment l'antan
Ta voix redonne souffle aux fables
dans nos âmes vieilles de dix mille ans

Conte-moi les mondes engloutis
la cité dort sur un lit d'algues
un roi qui pour sa fille bâtit
ce grand palais contre les vagues

Combien de grains font une plage?
Combien de liais pour cette tour?
Autant de larmes sur le rivage
laisserons-nous au point du jour!

Lorsque l'aurore découd nos ombres
à l'orée jaune et pernicieuse
un autre masque ouvre la tombe!
Une autre ride que la vie creuse!

Loin de ta peau je vais mentir
à tout ce qui n'est pas ce nous
Loin de ta peau m'anéantir…
Diable de Dieu tourne l'écrou!

La lune est tombée dans le puits
L'eau a perdu son bel aimant
Et tout le jour j'attends la nuit
les yeux de cendres le cœur dément

Ici n'est plus vraiment chez moi
Trop de semblant! Trop de bitume!
Quand tout me crie "Il y a là-bas
libre pensée berceaux d'écume…"

Reverrons-nous les hautes digues
au crépuscule de cette abîme
avant que la mer en furie
ne crache ses flammes aigue-marine?

L'horizon s'ouvre…Fermons l'écluse!
Au liseré de nos paupières
de fines fleurs de sel médusent
le temps comme un "rêve de pierre"

Tu as fondu les clés d'argent
en deux anneaux indéfectibles
et le vent nous dévisageant
porte nos vœux à l'Indicible…

2009



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